
MANIFESTATION POUR UNE RÉFORME DU MODE DE SCRUTIN DEVANT L’ASSEMBLÉE NATIONALE À QUÉBEC
Québec, le 29 novembre 2022 – Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi 29 novembre à 12 h devant l’Assemblée nationale à Québec pour exiger une réforme du mode de scrutin d’ici la prochaine élection en 2026. Indignées par les profondes distorsions électorales révélées lors de l’élection du 3 octobre dernier, elles scandaient des slogans dénonçant la promesse non tenue du gouvernement Legault et la démocratie brisée, et revendiquaient qu’enfin chaque voix compte au Québec.
En effet, alors que le taux de participation à la dernière élection provinciale (66 %) fut l’un des plus faibles enregistré depuis un siècle (si on exclut l’élection de 2008 provoquée par la chute du gouvernement minoritaire de Jean Charest), la moitié des gens qui se sont déplacés pour aller voter, soit plus de 2 millions de personnes, n’ont pas vu leur vote pris en compte. Il y a là une profonde injustice qui alimente le cynisme à l’égard de notre système politique et nourrit la volonté de changement. Selon les groupes à l’origine de cette manifestation, celle-ci exprime une opinion largement partagée dans la population puisque selon un sondage Léger effectué la semaine suivant l’élection d’octobre, 54 % des Québécoises et des Québécois désirent une réforme électorale, alors que seulement 27 % y sont opposés.
La manifestation était organisée par la Mobilisation Citoyenne pour une Réforme du Scrutin (MCRS), le Mouvement Démocratie Nouvelle (MDN), la Solution Nationale pour un Scrutin Équitable (SENSÉ) et la Coalition pour la réforme électorale maintenant!. L’association générale des étudiant.e.s prégradué.e.s en philosophie (AGEEPP) de l’Université Laval était en grève pour l’occasion. Des députés de Québec Solidaire et du Parti Québécois, ainsi que le chef du Parti vert du Québec étaient présents pour affirmer leur soutien à la cause. Des militantes et militants du Parti conservateur du Québec s’affichaient aussi dans le rassemblement. Plusieurs prises de parole ont rythmé les débuts de la manifestation. La prochaine étape prévue sera le dépôt d’une pétition à l’Assemblée nationale pour exiger la mise en œuvre de la réforme électorale d’ici la prochaine élection.
« Aujourd’hui, on a montré que la démocratie c’est une priorité. Ça fait des années qu’on laisse les partis s’occuper de la réforme et ils échouent à la mettre en place chacun leur tour. Il est temps qu’on prenne les choses en main, le changement doit venir de la population. » Maël Ferland-Paquette, Porte-parole de la Mobilisation Citoyenne pour une Réforme du Scrutin
« Nous sommes là en grand nombre pour rappeler au premier ministre qu’il a déjà cru, lui aussi, à la nécessité d’une réforme électorale, avant que ses ambitions partisanes deviennent trop fortes et l’amènent à dire le contraire de ce qu’il a dit à plusieurs reprises ces dernières années contre le système en place. Or, il ne peut pas le nier, notre démocratie est malade. Lors des élections du 3 octobre, nous avons connu les pires distorsions de notre histoire. Il faut que ça change! » Jean-Pierre Charbonneau, Président du Mouvement Démocratie Nouvelle
« Avec une première grève étudiante sur cette enjeu et une manifestation lors de la rentrée parlementaire, on veut envoyer un message clair au gouvernement : les étudiant.e.s, tout comme la majorité de la population, veulent une démocratie où leurs votes comptent réellement, et on est prêt à se mobiliser pour l’obtenir. » Charles-Émile Fecteau, Coordonnateur de la Solution Étudiante Nationale pour un Scrutin Équitable
« On a collectivement l’impression que notre vote passe dans le beurre, et qu’en dehors de la période électorale, nos voix ne sont pas vraiment écoutées et représentées. La grève, c’est l’outil qu’on a décidé d’utiliser pour se faire entendre. Les étudiant.e.s sont au rendez-vous pour demander la réforme du mode de scrutin. Nous sommes les citoyen.ne.s de demain, et nous voulons une meilleure représentation ». Jeanne Magnan-Lapointe, Responsable des affaires socio-politiques de l’AGEEPP de l’Université Laval
« Le 3 octobre dernier, la CAQ a profité d’une des pires distorsions démocratiques qu’ait jamais produites notre mode de scrutin pour accaparer la majorité des sièges avec une minorité de votes. C'est inacceptable que la volonté populaire soit ainsi bafouée. L’offre politique au Québec s’est diversifiée, il faut que le mode de scrutin change lui aussi pour permettre d’exprimer cette diversité qui constitue le Québec. C’est une question de démocratie et d’identité. » Sol Zanetti, Député de Jean Lesage pour Québec solidaire et responsable de la réforme démocratique
« La réforme du mode de scrutin est nécessaire, car présentement presque 30% des électeurs Québécois ne sont pas adéquatement représentés à l'Assemblée nationale. Il faut que ce soit la dernière élection avec le mode de scrutin actuel, qui crée une distorsion de la volonté des Québécois. » Pascal Bérubé, Député de Matane-Matapédia pour le Parti Québécois et leader parlementaire
Qu’est-ce que le MCRS ?
Le MCRS est une mobilisation citoyenne ayant pour but de mobiliser la population afin de mettre en place un mode de scrutin proportionnel mixte à compensation nationale et distribution régionale.